Avec son dernier documentaire, La Forteresse, Fernand Melgar a obtenu le Léopard d'Or (Compétition Cinéastes du Présent) au Festival du Film de Locarno.
Des femmes, des enfants, des hommes, des Africains, des Irakiens, des Colombiens, des Roms … arrivent chaque jour aux portes de la Suisse pour demander l'asile. Ils ont fui leur pays à cause de la guerre, de la misère ou des persécutions. Après un voyage toujours difficile, ils sont dirigés vers un centre d'enregistrement où ils attendent anxieusement la décision des autorités suisses.
Avant de commencer le tournage, Fernand Melgar s'est immergé durant plusieurs semaines dans l'un des quatre centres d'enregistrement suisses, à Vallorbe, et a réussi ainsi à nous faire comprendre le quotidien d'un lieu d'angoissante attente, celui de ce centre situé un peu à l'écart d'une petite ville frontalière, dans le Jura vaudois. Il a su pénétrer dans cette "forteresse", s'habituer aux lieux où les requérants d'asile sont accueillis - au maximum 60 jours - avant la décision d'admission sur le territoire suisse (ou de NEM : non-entrée en matière) et parvenir à gagner la confiance des personnes (requérants ou membres du personnel).
«Ce qui est terrible, c’est que nous ne savons pas d’où ils viennent et qu’ils ne savent pas où ils vont.»
LA FORTERESSE
2008 - 35 mm - Color - 100'
Réalisation : Fernand Melgar
Léopard d'Or 2008 au Festival International du Film de Locarno, Compétition Cinéastes du Présent
Version originale : français
Sous-titres : anglais, français, italien
Image : Camille Cottagnoud
Son : Marc von Stürler
Montage : Karine Sudan
Production : Fernand Melgar
Climage, rue du Maupas 8, 1004 Lausanne, Switzerland
tel: +41 216 48 45 61
fax: +41 216 46 27 87
email : fernand@climage.ch
http://www.climage.ch
Fernad Melgar, réalisateur lausannois, né en 1961, a connu personnellement les difficultés des migrants (fils de saisonniers espagnols, il a vécu ses premières années en Suisse dans la clandestinité). Avec ce documentaire, il nous montre le quotidien des requérants d'asile à leur arrivée en Suisse, un quotidien méconnu de la majeure partie de la population, mal informée en raison notamment de la propagande xénophobe véhiculée par un des plus grands partis du pays.
Après avoir obtenu l'accord du chef du centre, qui a adhéré avec enthousiasme au projet, Fernand Melgar, l'anthropologue Alice Sala et le dramaturge Claude Muret ont cherché à comprendre le fonctionnement du centre avant le tournage et ont participé à toutes sortes d'activités sans caméra : ils ont servi les repas, fait des nettoyages ou assisté aux audiences. Ces semaines passées dans le centre avant d'obtenir des autorités fédérales l'autorisation de filmer ont permis à l'équipe de gagner la confiance de toutes les personnes qui ont accepté d'être photographiées ou filmées.
Il ne s'agit pas d'un film polémique ou militant, même si le réalisateur a voulu réagir aux très sévères lois sur l'asile et les étrangers adoptées par le peuple suisse le 24 septembre 2006. C'est un film plein d'humanité, un film citoyen qui garde toutefois une certaine distance avec son sujet. La caméra nous fait entrer dans le réel sans aucun commentaire, il n'y a pas de musique, aucune interview ou intervention directe.
La Forteresse décrit non seulement la réalité des requérants d'asile, mais aussi la vie quotidienne des personnes actives dans le centre (employés, assistants sociaux, traducteurs, surveillants, aumôniers, …). Les problèmes les plus graves comme l'alcool, la violence ou les problèmes de communications entre les différentes communautés cohabitant dans le centre ne sont pas éludés, mais le film montre aussi les incompréhensions et les peurs de la population locale à l'égard de ces requérants d'asile - souvent des hommes jeunes, célibataires - qui s'attroupent dans certains quartiers de la ville pendant la journée. Ce centre de transit est presque un lieu de semi-détention, ouvert 8 heures par jour : murs en ciment, barrières métalliques, cour intérieure grillagée, salles d'audience minuscules, dortoirs, des lieux surveillés 24 heures sur 24 par des agents de sécurité et des caméras de surveillance, couvre-feu. Une forteresse où des des femmes, des enfants et des hommes attendent un improbable refuge, un lieu d'espoir malgré tout. Un endroit où les destins sont suspendus, où parmi tant d'angoisse et d'émotions, de témoignages ou de récits terrifiants, entre des regards désespérés ou des mots bouleversants, la vie se révèle la plus forte et laisse surgir l'espoir : une naissance, des enfants qui jouent dans la cour, une cérimonie religieuse africaine, des graffiti, des moments de solidarité et de créativité, autant de signes de vitalité d'humanité nés dans cet espace austère où le refuge ne sera accordé qu'à une petite minorité.
Fernand Melgar a filmé des personnes, il a tenu à filmer leurs visages, leurs regards et il a réussi à montrer leur dignité. Non seulement la dignité des requérants d'asile, mais aussi celle des fonctionnaires qui, tout en ayant la lourde responsabilité de faire appliquer la loi sur l'asile qui est l'une des plus restrictives d'Europe, écoutent patiemment les témoignages des requérants, vérifient leur vraisemblance avant de transmettre leur décision.
Fernand Melgar nous offre un document pour réfléchir à cette problématique complexe, il nous donne la possibilité de connaître la vie quotidienne d'un de ces centres, il nous permet de pénétrer dans l'une des forteresses au cœur de l'Europe. Grâce à ce documentaire, le spectateur peut réfléchir et ouvrir les yeux. Une belle contribution du cinéma dans la lutte contre les préjugés et les simplifications afin d'élever le débat sur les migrations actuelles.
La Forteresse / Fernand Melgar / 2008 / 100'
Con il suo documentario, La Forteresse, Fernand Melgar ha ricevuto il Pardo d'Oro all'ultimo Festival Internazionale del Film di Locarno (sezione Cineasti del Presente).
Donne, bambini, uomini, Africani, Iracheni, Colombiani o Roms … arrivano ogni giorno in Svizzera per chiedere l'asilo. Hanno fuggito i loro paesi a causa della guerra, delle persecuzioni o della miseria. Dopo un viaggio sempre difficile, sono diretti verso un centro dove aspettano con ansia la decisione delle autorità svizzere.
Prima di cominciare le riprese, Fernand Melgar si è immerso durante più settimane in uno dei quattro centri di registrazione svizzeri, quello di Vallorbe, e così ha potuto restituire alcuni momenti della vita quotidiana di un luogo di attesa ansiosa, un centro situato in una cittadina di frontiera. Ha saputo entrare in questa "fortezza", abituarsi ai luoghi dove i richiedenti sono accolti al massimo 8 settimane prima della decisione di ammissione nel territorio svizzero (o di NEM : non entrata nel merito) e guadagnarsi la fiducia delle persone (richiedenti asilo e personale del centro).
«Ce qui est terrible, c’est que nous ne savons pas d’où ils viennent et qu’ils ne savent pas où ils vont.»
LA FORTERESSE
2008 - 35 mm - Color - 100'
Regia : Fernand Melgar
Pardo d'Oro 2008 del Festival Internazionale del Film di Locarno, Concorso Cineasti del Presente
Versione originale : Francese
Sottotitoli : inglese, francese, italiano
Immagini : Camille Cottagnoud
Suono : Marc von Stürler
Montaggio : Karine Sudan
Produzione : Fernand Melgar
Climage, rue du Maupas 8, 1004 Lausanne, Switzerland
tel: +41 216 48 45 61
fax: +41 216 46 27 87
email : fernand@climage.ch
http://www.climage.ch
Fernand Melgar, regista losannese nato nel 1961, ha conosciuto personalmente la realtà cruda della migrazione (figlio di stagionali spagnoli, è vissuto da piccolo nella clandestinità). Con questo documentario, mostra benissimo la realtà dei richiedenti asilo nelle loro prime settimane in Svizzera, una realtà ignota alla maggior parte della popolazione disinformata dalla propaganda xenofoba di uno dei più potenti partiti politici.
Ottenuto l'accordo del capo del centro a cui l'idea del progetto è piaciuta, Fernand Melgar, l'antropologa Alice Sala e il drammaturgo Claude Muret hanno cercato di capire il funzionamento del centro prima di fare il film, hanno partecipato a tante attività, senza cinepresa : hanno servito i pasti, fatto le pulizie e assistito alle audizioni. Queste lunghe settimane trascorse nel centro, prima di ottenere dalle autorità federali il diritto di filmare, hanno permesso a Fernand Melgar e ai suoi collaboratori di guadagnarsi la fiducia di tante persone che poi hanno accettato di essere fotografate e filmate.
Il regista non ha fatto un film polemico, anche se ha voluto reagire alle durissime leggi sull'asilo e sugli stranieri adottate dal popolo svizzero il 24 settembre 2006. Questo è un film pieno di umanità, un film cittadino, che mantiene tuttavia una certa distanza con il tema che vuole presentarci. La cinepresa ci fa vedere una realtà senza nessun commento, non c'è musica, non ci sono interviste o interventi diretti.
La Forteresse descrive non solo la realtà dei richiedenti asilo, ma anche la vita di tutte le persone attive nel centro (impiegati, assistenti sociali, traduttori, agenti della sicurezza, rappresentanti delle chiese, …). I problemi più gravi quali alcool, violenze, difficoltà di comunicazioni tra le diverse comunità presenti nel centro non sono dimenticati, ma vengono anche mostrate le incomprensioni e le paure della popolazione locale nei riguardi di questi richiedenti asilo - spesso uomini giovani - che si riuniscono in certi luoghi della città quando escono dal loro centro che è in realtà una specie di prigione aperta 8 ore al giorno : muri di cemento, recinti con grate, cortile interno, sale esigue per le audizioni, camerate, luoghi sorvegliati da agenti di sicurezza e da telecamere, coprifuoco. Una fortezza dove donne, bambini e uomini aspettano un improbabile rifugio, un luogo di speranza malgrado tutto. Un luogo dove tanti destini sono sospesi, dove fra tanti momenti di ansia e di emozioni, di testimonianze o di racconti agghiaccianti, tra sguardi disperati o parole sconvolgenti, la vita si rivela più forte e lascia sorgere la speranza : una nascita, bambini che giocano nel cortile, una cerimonia religiosa africana, graffiti, momenti di solidarietà e di creatività, tanti segni di vitalità e di umanità sorti in questo spazio in cui il rifugio sarà concesso solo a pochissimi.
Fernand Melgar ha filmato delle persone, ha voluto filmare i loro visi, i loro sguardi ed è riuscito a mostrare la loro dignità. Non solo la dignità dei richiedenti asilo, ma anche quella degli impiegati che pur dovendo applicare la legge più restrittiva di tutta Europa in materia d'asilo, ascoltano pazientemente le testimonianze dei richiedenti, verificano se sono verosimili prima di trasmettere la loro decisione.
Fernand Melgar ci offre un documento per riflettere a questa problematica complessa, ci dà la possibilità di conoscere la vita in uno di questi centri, ci fa penetrare in una delle fortezze nel cuore dell'Europa. Grazie a questo documento, lo spettatore può riflettere e aprire gli occhi. Un bel contributo del cinema per lottare contro i pregiudizi e le semplificazioni e per arricchire il dibattito sulle migrazioni attuali.
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